La bière et l’impôt dans la ville à la fin du Moyen-Age
autour d’un édit et d’une sentence à Valenciennes
Résumé
Au Moyen–Age, le de?veloppement des villes requiert de disposer de ressources par le moyen de recettes fiscales. Ces impo?ts indirects qui touchent la production, la vente et la consommation de biens divers sont appele?s “ assises ”’ ou “ malto?tes ”’ Ces impo?ts constituent jusqu’a? trois quarts des recettes ordinaires, parfois me?me plus. Le seigneur de la ville qui autorise la perception en octroyant des octrois y a sa part fixe ou plus souvent proportionnelle. Pour les communaute?s locales et leur seigneur, il est crucial de veiller au bon rendement et a? la perception correcte de ces impo?ts. Les assises qui frappent les boissons alcoolise?es sont parmi les plus anciennes et les plus lucratives. A Valenciennes au XIVe sie?cle si le total des assises couvre plus de 60% des recettes, les boissons produisent environ 40% de ce total. L‘affermage garantit a? cette ressource une grande stabilite?. Aux Xllle et XIVe sie?cles, si le vin apparaissait comme la boisson mai?tresse, la bie?re (cervoise dans les textes) va biento?t s’imposer a? la premie?re place. Les brasseries se multiplient dans les campagnes, la production n’y est pas soumise a? l’imposition d’assises communales, y consommer cou?te moins cher : d’ou? une propension des citadins a? s’y rendre. Les autorite?s urbaines vont mettre en exergue le pre?judice fiscal subi - de me?me que celui du seigneur – et entrent en conflit avec les villages.