Jean-Marc Guislin, Les traités de paix de la Grande Guerre
Parmi les traités qui mettent fin au premier conflit mondial, le Traité de Versailles signé avec l’Allemagne tend à occulter tous les autres imposés par les vainqueurs qui souhaitent faire triompher le principe des nationalités cher au président Wilson. Ces traités (Saint-Germain, Neuilly, Trianon, Sèvres) signés en 1919-1920, amputent et désarment les Etats vaincus (Autriche, Hongrie, Bulgarie, Turquie) qui souhaitent leur révision, à commencer par la Turquie qui reprend les combats jusqu’au traité de Lausanne (1923). Ils permettent l’agrandissement d’anciens Etats (Italie, Grèce, Roumanie) et le (re)création de nouveaux, Pologne, Tchécoslovaquie , souvent fragiles. « Tous ces traités de la banlieue sont faits de la même porcelaine fragile », disait Albert Thibaudet en 1924, signalant ainsi leurs imperfections.