Excursion découverte du patrimoine de la Flandre : Différence entre versions

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Le jeune professeur Jules-Auguste Lemire, influencé par la lecture de L' Univers et du cardinal Pie commence par suivre le prétendant au trône, le «comte de Chambord». Il collabore même au journal légitimiste local l'Écho de la Flandre. Après la trentaine, il aspire à une réconciliation de l'Église et des classes populaires, selon les idées d'un modèle de catholicisme social instauré par le cardinal Manning sur lequel il écrit un essai. En fin de compte, il est tout à fait en accord sur ce plan avec la doctrine officielle de l'Église, qui sur l'invitation pressante du cardinal Lavigerie conduit à une reconnaissance par les catholiques, royalistes par tradition, de la République naissante. Il apparaît d'abord auprès des autorités ecclésiastiques comme l'une des figures marquantes de la démocratie chrétienne. Jusqu'au congrès de Bourges de 1900, il est élu député sans rencontrer d'opposition catholique en 1893 et 1898. Partisan de la politique de Waldeck-Rousseau, et bien qu'opposé à celle de Combes, il est favorable à la loi de séparation de 1905, tout en désapprouvant la manière forte. Sa situation près de sa hiérarchie devient de ce fait de plus en plus difficile. Il est pourtant réélu en 1902 et 1906. Pour la première fois en 1910, il est élu avec les voix des républicains contre un concurrent catholique, Pierre Margerin du Metz, avocat à Hazebrouck. L'évêque de Lille, Mgr Charost, lui ayant interdit toute nouvelle candidature, il est frappé de suspense lorsqu'il se représente en 1914, réélu pour la sixième fois. Trois semaines plus tard, il n'en est pas moins élu maire d'Hazebrouck. Le pape Benoît XV lèvera la sanction dès 1916. Pour sa conduite pendant la guerre, il est fait chevalier de la Légion d'honneur et chevalier de  l'ordre de Léopold de Belgique. Il adhère au groupe de la Gauche radicale en 1924, il demeure maire d'Hazebrouck et député du Nord jusqu'à sa mort le 7 mars 1928, des suites d’une congestion pulmonaire.  
 
Le jeune professeur Jules-Auguste Lemire, influencé par la lecture de L' Univers et du cardinal Pie commence par suivre le prétendant au trône, le «comte de Chambord». Il collabore même au journal légitimiste local l'Écho de la Flandre. Après la trentaine, il aspire à une réconciliation de l'Église et des classes populaires, selon les idées d'un modèle de catholicisme social instauré par le cardinal Manning sur lequel il écrit un essai. En fin de compte, il est tout à fait en accord sur ce plan avec la doctrine officielle de l'Église, qui sur l'invitation pressante du cardinal Lavigerie conduit à une reconnaissance par les catholiques, royalistes par tradition, de la République naissante. Il apparaît d'abord auprès des autorités ecclésiastiques comme l'une des figures marquantes de la démocratie chrétienne. Jusqu'au congrès de Bourges de 1900, il est élu député sans rencontrer d'opposition catholique en 1893 et 1898. Partisan de la politique de Waldeck-Rousseau, et bien qu'opposé à celle de Combes, il est favorable à la loi de séparation de 1905, tout en désapprouvant la manière forte. Sa situation près de sa hiérarchie devient de ce fait de plus en plus difficile. Il est pourtant réélu en 1902 et 1906. Pour la première fois en 1910, il est élu avec les voix des républicains contre un concurrent catholique, Pierre Margerin du Metz, avocat à Hazebrouck. L'évêque de Lille, Mgr Charost, lui ayant interdit toute nouvelle candidature, il est frappé de suspense lorsqu'il se représente en 1914, réélu pour la sixième fois. Trois semaines plus tard, il n'en est pas moins élu maire d'Hazebrouck. Le pape Benoît XV lèvera la sanction dès 1916. Pour sa conduite pendant la guerre, il est fait chevalier de la Légion d'honneur et chevalier de  l'ordre de Léopold de Belgique. Il adhère au groupe de la Gauche radicale en 1924, il demeure maire d'Hazebrouck et député du Nord jusqu'à sa mort le 7 mars 1928, des suites d’une congestion pulmonaire.  
  
Militant contre la peine de mort, il conduit par exemple une pétition pour la grâce de l'anarchiste Vaillant qui, le 9 décembre 1893, l'avait blessé en lançant une bombe dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, il lutte aussi pour la limitation du temps de travail à onze heures par jour, la réglementation du travail de nuit des femmes et des enfants, pour le repos hebdomadaire, les allocations familiales, contre le cumul des mandats des élus...Cet esprit brillant a fondé et publié un journal : Le Cri des Flandres. L'abbé Lemire fut à l'origine du développement en France des jardins ouvriers; il fonda en 1896 la Ligue française du Coin de Terre et du Foyer, dont est issue la Fédération nationale des jardins familiaux et collectifs.  
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[[Fichier:Lemire-attentat.jpeg|200px|thumb|left|Attentat du 9 décembre 1893, où l'abbé Lemire est blessé]]Militant contre la peine de mort, il conduit par exemple une pétition pour la grâce de l'anarchiste Vaillant qui, le 9 décembre 1893, l'avait blessé en lançant une bombe dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, il lutte aussi pour la limitation du temps de travail à onze heures par jour, la réglementation du travail de nuit des femmes et des enfants, pour le repos hebdomadaire, les allocations familiales, contre le cumul des mandats des élus...Cet esprit brillant a fondé et publié un journal : Le Cri des Flandres. L'abbé Lemire fut à l'origine du développement en France des jardins ouvriers; il fonda en 1896 la Ligue française du Coin de Terre et du Foyer, dont est issue la Fédération nationale des jardins familiaux et collectifs.  
 
Une rose Abbé-Lemire, qu'on peut admirer dans les jardins de l'Élysée et au jardin botanique de Monaco et devant sa maison a été créée.
 
Une rose Abbé-Lemire, qu'on peut admirer dans les jardins de l'Élysée et au jardin botanique de Monaco et devant sa maison a été créée.
 
En fin de visite, Monsieur Vanhove, nous fit un récapitulatif des liens unissant l'action de l'abbé Lemire au Valenciennois.
 
En fin de visite, Monsieur Vanhove, nous fit un récapitulatif des liens unissant l'action de l'abbé Lemire au Valenciennois.
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Curé de Maing depuis 1910 et pour venir en aide à son ami dont la fonction depuis la fin de l'année 1913 avait été mise en «suspense», l'abbé Delbecque avait rassemblé tous les documents nécessaires pour la sortie d'un livre au printemps 1914, juste avant les législatives pour dénoncer la campagne de calomnies qui frappait l'abbé Lemire. Ce livre intitulé «L’Abbé Lemire, son œuvre parlementaire» devait paraître sous le pseudonyme de Jean Dorigny.
 
Curé de Maing depuis 1910 et pour venir en aide à son ami dont la fonction depuis la fin de l'année 1913 avait été mise en «suspense», l'abbé Delbecque avait rassemblé tous les documents nécessaires pour la sortie d'un livre au printemps 1914, juste avant les législatives pour dénoncer la campagne de calomnies qui frappait l'abbé Lemire. Ce livre intitulé «L’Abbé Lemire, son œuvre parlementaire» devait paraître sous le pseudonyme de Jean Dorigny.
  
Le 16 septembre 1914, l'abbé Lemire était allé à vélo à Dunkerque pour prendre contact avec l’autorité militaire française. Il avait salué à l’aller l’abbé Lemire à Hazebrouck et avait dormi chez lui. Arrêté dans un faubourg de Valenciennes porteur de papiers de l’autorité militaire française ; condamné à mort dans la nuit par un conseil de guerre allemand et exécuté à 6 heures du matin. on lit le compte-rendu suivant dans le Nord Maritime de Dunkerque : « Il s’était arrêté à Hazebrouck pour saluer et féliciter M. l’abbé-député Lemire, maire, de sa belle attitude depuis le début de la guerre et de son dévouement à tous ses concitoyens. M. l’abbé Delbecque, qui témoigna toujours une amitié fidèle à M. Lemire, émit l’espoir qu’en ces heures d’union nationale, certaines rigueurs fléchiraient». Dans la lettre qu’il écrit avant d’être exécuté : s’adressant à Mgr Charost, «Demain matin Monseigneur, il y aura un prêtre de moins qui célébrera le Saint Sacrifice, il vous est possible de réparer aussitôt cette omission en permettant à l’abbé Lemire de monter à l’autel».
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[[Fichier:Bibliothèque-Lemire.jpg|200px|thumb|right| Bibliothèque de l'abbé Lemire]]Le 16 septembre 1914, l'abbé Lemire était allé à vélo à Dunkerque pour prendre contact avec l’autorité militaire française. Il avait salué à l’aller l’abbé Lemire à Hazebrouck et avait dormi chez lui. Arrêté dans un faubourg de Valenciennes porteur de papiers de l’autorité militaire française ; condamné à mort dans la nuit par un conseil de guerre allemand et exécuté à 6 heures du matin. on lit le compte-rendu suivant dans le Nord Maritime de Dunkerque : « Il s’était arrêté à Hazebrouck pour saluer et féliciter M. l’abbé-député Lemire, maire, de sa belle attitude depuis le début de la guerre et de son dévouement à tous ses concitoyens. M. l’abbé Delbecque, qui témoigna toujours une amitié fidèle à M. Lemire, émit l’espoir qu’en ces heures d’union nationale, certaines rigueurs fléchiraient». Dans la lettre qu’il écrit avant d’être exécuté : s’adressant à Mgr Charost, «Demain matin Monseigneur, il y aura un prêtre de moins qui célébrera le Saint Sacrifice, il vous est possible de réparer aussitôt cette omission en permettant à l’abbé Lemire de monter à l’autel».

Version actuelle datée du 26 septembre 2017 à 10:33

Nous étions quarante cinq avec nos amis somainois à notre arrivée au Musée départemental de Flandre à Cassel, sommet du mont de Flandre. Lors du voyage en car, notre Président, Philippe Guignet nous fit un exposé sur la situation géographique de la Flandre intérieure en nous rappelant le «teaming» de cette journée bien chargée.

Le Musée départemental de Flandre à Cassel

Un musée dédié à l'art flamand. Situé à Cassel, au sommet du mont de Flandre le plus élevé, le musée départemental de Flandre, bénéficie d'un cadre environnemental et touristique exceptionnel. Depuis sa réouverture en octobre 2010, les collections sont installées dans beau bâtiment flamand, l'hôtel de la Noble Cour. Le musée de Flandre valorise la création artistique en Flandre et a à coeur de concevoir des expositions originales dévoilant l'extraordinaire inventivité des artistes flamands. Le parcours d'exposition privilégie des connexions entre art ancien et création contemporaine et emporte le visiteur dans un monde de poésie et de l'imaginaire.

Visite du musée départemental de la Flandre (Cassel)

Dans l'art contemporain, l'animal, acteur principal de l'oeuvre est à la fois sujet et matière. L'exposition «A poils et à plumes» met en scène des collections de Jan Fabre, Marie-Jo Lafontaine, Win Delvoye, Patrick Van Caeckenbergh, Berline de Bruyckere, Thierry de Cordier, Michel Vanden Eeckhoudt, Koen Vanmechelen et Eric de Ville.

Peau de cochon, scarabée, carapace de tortue, os, plumes, métal, verre, terre et cire sont supports contenant ou contenu des idées.

Les collections ont été enrichies grâce à des acquisitions ciblées autour de l'art contemporain et de l'art ancien des XVIe et XVIIe siècles. Le musée possède des œuvres de Léo Copers, Manuel Ruiz Vida, Januz Stega, des œuvres du Maître de Francfort, Guillaume Kerricx, Roelandt Savery, David Téniers, Joachim Patinir et Simon de Vos.

A la sortie du musée, quelques téméraires rendirent visite à la statue du maréchal Foch réalisée par Georges Malissard. Puis vient le temps de la pause déjeuner au restaurant Le Sauvage, grand Place à Cassel avant de repartir en car vers Hazebrouck situé à une vingtaine de kilomètres de Cassel.


Le Musée des Augustins

Le musée Municipal occupe le rez-de chaussée d'un bâtiment conventuel édifié à partir du XVIIe siècle. Lors de son inauguration par l’Abbé Lemire en 1927, les grands axes de ses collections furent ainsi définis : histoire locale et traditions populaires, peinture des anciens Pays-Bas méridionaux, peinture française des XIX et XXème siècles.

Géants au musée des Augustins (Hazebrouck), visite du CAHV, le Dimanche 11 juin 2017

Fidèle gardien du musée, le chevalier Roland, qui fait écho au légendaire seigneur d'Hazebrouck, mort aux croisades, accueille les visiteurs du haut de ses quatre mètres quinze, entouré de la famille composée de Tisje Tasje, Toria, Babe Tisje et Zoon Tisje qui occupe une salle consacrée à l’ethnologie régionale. Puis la conservatrice, Mme Cocq nous introduit dans une cuisine flamande traditionnelle reconstituée avec des objets divers retraçant les activités autour de l’âtre d’une véritable salle commune (berceau, rouet, ustensiles de cuisine, etc.). On y admirer également un ensemble de faïences, de terres vernissées, des cuivres jaunes et rouges, des bassinoires, des menues activités domestiques dont le filage de la laine, des carreaux de céramique et des chaussures munis de patins. La première galerie nous fait découvrir la peinture flamande du XVIe et du XVIIe siècle représentée par les ateliers de Pierre Paul Rubens associé à Jan Wildens (Pan et Syrinx), œuvre inspirée des Métaphores d'Ovide; de Van Dyck, de David Teniers le jeune (la galerie de l'archiduc Léopold-Guillaume); de Cornelis de Vos (Vertume et Pomone) et enfin d' Arthur Sallaerts (Allégorie de la vie chrétienne).

Toutes les catégories reines de la peinture flamande sont représentées : nature morte, portrait, mythologie, histoire, sans oublier les scènes religieuses et les pièces d’orfèvreries du trésor de l’église Saint-Eloi. Nous découvrons «Saint Augustin» du frère Alonso Lopez De Herrera (mexico 1597-vers 1654), enrichi par les commentaires pertinents de notre guide : Saint Augustin porte ici ses habits d'évêque. Il est à sa table de travail avec le coeur percé d'une flèche. Cette scène évoque le neuvième livre des Confessions. Puis la conservatrice nous commente «la tentation de Saint Antoine» de l'atelier Jerôme Bosch(1450-1516). Dans ce tableau, sont représentées plusieurs scènes de la vie de Saint-Antoine, ermite retiré dans le désert pour s'adonner à la prière et à la lecture qui s'est trouvé ensuite assailli de visions démoniaques. Enfin une dernière salle porte le nom de Lucien Jonas, notre peintre anzinois, ami de l’abbé Lemire. Jean-Claude Poinsignon, vice-président du Cercle se fit un plaisir de nous commenter «La chute du tyran»(1910) qui occupe tout l'espace d'un mur, «l'atelier du patron» (1912) et les «médecins ou la consultation». Dans ce salon, nous eûmes le plaisir de contempler des œuvres d'Emile Renard (la prise du voile et Douce maison) et de Zephir de Winter (les disciples). La dernière galerie du cloître permet de découvrir des peintres locaux entre autre l’oeuvre de César Pattein, peintre né à Hazebrouck en 1850 et décédé en 1931, notamment l’attachante correction inattendue et celles de Nicolas Ruyssen (Hazebrouck 1757-1826).


La Fondation de l'Abbé Lemire

Nous sommes accueillis par M. Jean-Pascal Vanhove, vice-président de l'association «mémoire de l'abbé Lemire» à l'extérieur de la maison de l'abbé Lemire. Il nous présente l'établissement et nous invite à écouter un film d'une trentaine de minutes sur la vie et le parcours de l'abbé Lemire. Celui-ci est né le 23 avril 1835 à Vieux-Berquin, un petit village à proximité d'Hazebrouck où ses parents exploitaient une modeste ferme de 14 hectares. Sa mère meurt alors qu'il n'a que huit ans. Élevé par ses tantes cultivatrices, il obtient son baccalauréat en 1872. Prêtre en 1878, Il est nommé à Hazebrouck; il apprend rapidement le flamand qu'on ne parle pas dans son village d'origine. Au collège Saint-François-d’Assise, sous la direction de Jacques Dehaene il enseigne le latin, le grec, la philosophie, la poésie. Dès septembre 1892, il sera à l'origine de la fondation de l'Institution Saint-Jacques dont la construction sera terminée en 1893.

Le jeune professeur Jules-Auguste Lemire, influencé par la lecture de L' Univers et du cardinal Pie commence par suivre le prétendant au trône, le «comte de Chambord». Il collabore même au journal légitimiste local l'Écho de la Flandre. Après la trentaine, il aspire à une réconciliation de l'Église et des classes populaires, selon les idées d'un modèle de catholicisme social instauré par le cardinal Manning sur lequel il écrit un essai. En fin de compte, il est tout à fait en accord sur ce plan avec la doctrine officielle de l'Église, qui sur l'invitation pressante du cardinal Lavigerie conduit à une reconnaissance par les catholiques, royalistes par tradition, de la République naissante. Il apparaît d'abord auprès des autorités ecclésiastiques comme l'une des figures marquantes de la démocratie chrétienne. Jusqu'au congrès de Bourges de 1900, il est élu député sans rencontrer d'opposition catholique en 1893 et 1898. Partisan de la politique de Waldeck-Rousseau, et bien qu'opposé à celle de Combes, il est favorable à la loi de séparation de 1905, tout en désapprouvant la manière forte. Sa situation près de sa hiérarchie devient de ce fait de plus en plus difficile. Il est pourtant réélu en 1902 et 1906. Pour la première fois en 1910, il est élu avec les voix des républicains contre un concurrent catholique, Pierre Margerin du Metz, avocat à Hazebrouck. L'évêque de Lille, Mgr Charost, lui ayant interdit toute nouvelle candidature, il est frappé de suspense lorsqu'il se représente en 1914, réélu pour la sixième fois. Trois semaines plus tard, il n'en est pas moins élu maire d'Hazebrouck. Le pape Benoît XV lèvera la sanction dès 1916. Pour sa conduite pendant la guerre, il est fait chevalier de la Légion d'honneur et chevalier de l'ordre de Léopold de Belgique. Il adhère au groupe de la Gauche radicale en 1924, il demeure maire d'Hazebrouck et député du Nord jusqu'à sa mort le 7 mars 1928, des suites d’une congestion pulmonaire.

Attentat du 9 décembre 1893, où l'abbé Lemire est blessé

Militant contre la peine de mort, il conduit par exemple une pétition pour la grâce de l'anarchiste Vaillant qui, le 9 décembre 1893, l'avait blessé en lançant une bombe dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, il lutte aussi pour la limitation du temps de travail à onze heures par jour, la réglementation du travail de nuit des femmes et des enfants, pour le repos hebdomadaire, les allocations familiales, contre le cumul des mandats des élus...Cet esprit brillant a fondé et publié un journal : Le Cri des Flandres. L'abbé Lemire fut à l'origine du développement en France des jardins ouvriers; il fonda en 1896 la Ligue française du Coin de Terre et du Foyer, dont est issue la Fédération nationale des jardins familiaux et collectifs.

Une rose Abbé-Lemire, qu'on peut admirer dans les jardins de l'Élysée et au jardin botanique de Monaco et devant sa maison a été créée. En fin de visite, Monsieur Vanhove, nous fit un récapitulatif des liens unissant l'action de l'abbé Lemire au Valenciennois.

  • Le 26/1/1896, l'abbé Lemire fait une conférence sur le droit d’association à l’hippodrome devant 3 500 personnes.
  • En 1899, au congrès catholique de Valenciennes, il intervient sur le repos dominical.

Puis il vient de nombreuses fois pour des congrès de jardins ouvriers. La société d’horticulture est fondée le 5 mai 1876 avec 49 membres. Affiliée en 1923 à la Ligue du Coin de Terre et du Foyer, elle prend le nom de Société d’horticulture et des jardins ouvriers de la région du Nord (rayonnant sur l’est du Nord, le Pas-de-Calais et l’Aisne). Ce changement de nom est officialisé lors de l'Assemblée Générale tenue au théâtre de Valenciennes située Place d'Armes devant 1500 personnes et en présence de l’abbé Lemire.

A l’A.G du 31 août 1924, Jules Mousseron lu ce poème : A vous tertous, belle assemblée,Vaillants amateurs ed’gardinsPou l’bon combat, paisible armée, J’vous salue d’un grand cœur, brav’gins ! Aujurd’hui l’pus belle récompense Ch’s’ra l’plaisi d’pouvoir acouter L’abbé Lemire dins s’conférence Ch’est l’pèr’ des gardins ouverriers

Lors de l'AG du 27/11/1927, l'abbé Lemire inaugure la nouvelle installation de la Société d’horticulture, avenue du Commerce. On y fête le 100 000e membre. L'Hippodrome est comble. Cette AG de 1927 est la dernière à laquelle participe l’abbé Lemire qui mourra trois mois plus tard. Enfin M. Vanhove nous conte les liens d'amitié qui liaient l'abbé Delbecque de Maing à l'abbé Lemire.

Ancien élève de l’abbé Lemire à Hazebrouck, l'abbé Delbecque fut l'un de ses premiers supporters dès sa première élection à la députation en 1893. Comme de nombreux ecclésiastiques, l'abbé Delbecque avait envoyé ses économies pour participer au financement de la campagne électorale.

Curé de Maing depuis 1910 et pour venir en aide à son ami dont la fonction depuis la fin de l'année 1913 avait été mise en «suspense», l'abbé Delbecque avait rassemblé tous les documents nécessaires pour la sortie d'un livre au printemps 1914, juste avant les législatives pour dénoncer la campagne de calomnies qui frappait l'abbé Lemire. Ce livre intitulé «L’Abbé Lemire, son œuvre parlementaire» devait paraître sous le pseudonyme de Jean Dorigny.

Bibliothèque de l'abbé Lemire

Le 16 septembre 1914, l'abbé Lemire était allé à vélo à Dunkerque pour prendre contact avec l’autorité militaire française. Il avait salué à l’aller l’abbé Lemire à Hazebrouck et avait dormi chez lui. Arrêté dans un faubourg de Valenciennes porteur de papiers de l’autorité militaire française ; condamné à mort dans la nuit par un conseil de guerre allemand et exécuté à 6 heures du matin. on lit le compte-rendu suivant dans le Nord Maritime de Dunkerque : « Il s’était arrêté à Hazebrouck pour saluer et féliciter M. l’abbé-député Lemire, maire, de sa belle attitude depuis le début de la guerre et de son dévouement à tous ses concitoyens. M. l’abbé Delbecque, qui témoigna toujours une amitié fidèle à M. Lemire, émit l’espoir qu’en ces heures d’union nationale, certaines rigueurs fléchiraient». Dans la lettre qu’il écrit avant d’être exécuté : s’adressant à Mgr Charost, «Demain matin Monseigneur, il y aura un prêtre de moins qui célébrera le Saint Sacrifice, il vous est possible de réparer aussitôt cette omission en permettant à l’abbé Lemire de monter à l’autel».